Les 5 blessures de l'âme : les connaître pour mieux les guérir

La façon dont nous vivons nos interactions avec le monde et comment nous gérons les émotions sont en lien avec notre enfance et les différentes blessures et traumatismes rencontrés ou ressentis.

Il me semble intéressant de développer la notion des 5 blessures de l’âme afin de pouvoir comprendre qui nous sommes, et pourquoi nous rencontrons certaines difficultés relationnelles avec les autres.

Mieux comprendre le concept des blessures de l'âme

Parfois, nous reproduisons des schémas dysfonctionnels malgré nous, et cela est la plupart de temps en lien avec les blessures du passé.

Ce concept a été popularisé par les livres de Lise Bourbeau, auteure et conférencière québécoise.

Cela sous-entend que chacun de nous aurait une ou plusieurs douleurs émotionnelles primordiales qui prennent naissance dans la prime enfance, au cours d’événements familiaux traumatiques, ou parfois plus anodins. Elles peuvent aussi s’inscrire dans une histoire transgénérationnelle.

Elle a mis en lumière 5 blessures de l’âme qui ont un impact sur notre vie, notre relation aux autres :

La blessure d’abandon
La blessure de rejet
La blessure de trahison
La blessure d’humiliation
La blessure d’injustice

Selon elle, toutes nos difficultés, qu’elles soient physiques ou émotionnelles, proviennent de ces 5 blessures de l’âme, mais aussi du masque que l’on porte pour soulager cette blessure. Les “blessures” nous empêchent de nous aimer et aimer les autres pleinement.

Elles influencent aussi notre façon de manger et notre morphologie.

Les caractéristiques de chaque blessure

Chaque individu présentant un type de blessure va présenter des caractéristiques particulières liées à sa blessure.

Le rejet

Sa blessure s’éveille quand il ressent qu’il n’a pas le droit d’exister.

Sa posture corporelle se présente avec un corps mince et contracté, et les yeux petits dans lesquels on peut voir de la peur.

Le vocabulaire employé, qu’on appelle les « prédicats », utilise des mots tels que « nul », « rien », « inexistant », « disparaître »…

Dans son caractère, une personne souffrant de la blessure de rejet semble détachée du matériel.

Perfectionniste, elle se croit souvent sans valeur, et ne croit pas en son droit s’exister et sait se rendre invisible.

Donc elle est douée pour se rendre invisible, se montrant effacée, et recherche la solitude.

Elle alterne des phases de grand amour avec des moments de haine profonde, et peut présenter des difficultés d’ordre sexuel et une prédisposition à l’anorexie.

L’abandon

Sa blessure s’éveille quand il ressent un manque d’affection ou un type d’affection qu’il juge inadaptée à ses besoins.

Sa posture corporelle se présente avec un corps mince et long, marqué par un manque de tonus, et des yeux grands et tristes.

Ses prédicats : « seul », « je ne supporte pas », « absent », « je me fais bouffer », « on ne me lâche pas »…

Dans son caractère, une personne souffrant de la blessure d’abandon se positionne en victime qui a besoin de présence et d’attention dans des relations fusionnelles.

Elle demande des conseils sans forcément les suivre er recherche l’indépendance.

Elle a des difficultés à dire « non », mais également à accepter les refus.

Pleurant facilement, elle alterne la joie et la tristesse.

Elle aura tendance à aimer le sexe, et un bon appétit, mangeant lentement, avec un risque de boulimie.

L’humiliation

Sa blessure s’éveille quand il ressent un manque de liberté, et/ou une humiliation par un parent.

Souvent en surcharge pondérale, avec un visage rond et ouvert, il a des yeux grands et innocents.

Ses prédicats : « digne/indigne », « petit »….

Ayant honte de soi-même, une personne souffrant ce cette blessure n’écoute pas ses besoins et essaie de tout contrôler pour éviter la honte.

Elle se croit inférieure aux autres, ressent souvent du dégoût et souffre d’une hypersensibilité.

Elle a tendance à se punir en pensant punir l’autre.

Elle n’écoute pas ses besoins sexuels et compense par la nourriture, en mangeant avec honte, présentant ainsi une prédisposition à la boulimie.

La trahison

Sa blessure s’éveille quand la confiance est brisée ou qu’il y a manipulation.

Musclé et la poitrine bombée, son regard est intense et séducteur.

Ses prédicats : « as-tu compris ? », « je suis capable », « laisse-moi faire », « fais-moi confiance/je ne lui fais pas confiance », « je le savais »…

Tout en se croyant responsable et forte, c’est une personne qui ne tient pas ses engagements et ment, manipule tout en séduction.

D’humeur inégale, elle peut se montrer impatiente et intolérante, et veut convaincre car elle peut toujours avoir raison.

Elle fait en sorte de ne pas montrer sa vulnérabilité en restant secrète.

L’injustice

Sa blessure s’éveille dans le souci d’être parfait, avec un blocage de sa propre individualité.

La personne a une posture rigide et un regard brillant et vivant.

Ses prédicats : « pas de problème », » toujours/jamais », « très bien », « très spécial », « justement/exactement », « sûrement »…

Optimiste et dynamique, elle peut aussi se montrer envieuse et colérique et ne respecte pas les limites.

Perfectionniste, elle a des difficultés à demander de l’aide et se compare aux autres.

Elle se justifie beaucoup, se contrôle, et rit pour cacher sa sensibilité, et n’admet pas ses problèmes.

Lise Bourbeau explique que nous passons par 4 étapes lorsque nous sommes impactés par une blessure:
- 1ère étape : nous sommes nous-mêmes
- 2ème étape : nous ressentons une douleur quand nous découvrons que nous ne pouvons pas être nous-mêmes , et les adultes autour de nous essaient de dire à l’enfant que nous sommes qui il devrait être
- 3ème étape : révolte face à la douleur vécue
- 4ème étape : la résignation, quand nous décidons de créer un masque pour ne pas décevoir les autres et ne pas revivre la souffrance de ne pas être acceptés comme nous sommes

Le masque que nous portons

Pour chacun et chacune d’entre nous, ces blessures du passé entraînent des conséquences sur notre fonctionnement d’aujourd’hui.

Comme l’autrice le dit justement : « (…) l’égo fait tout pour que nous ne voyons pas nos blessures. Il est convaincu qu’en y touchant, nous ne saurons pas gérer la douleur reliée à ces blessures. C’est lui qui nous a persuadé de créer des masques dans le but de nous éviter cette souffrance. » (1)

Ce « masque » est construit pour nous protéger de la douleur, et éviter de nous retrouver face à une situation similaire. Il est la réaction de défense que l’on va adopter face à telle ou telle situation en réponse à l’éveil de notre blessure … Il est caractérisé par des particularités de fonctionnement selon chacune des 5 blessures

Mais ce masque protecteur, et son fonctionnement dans notre relation, a des effets néfastes dans notre épanouissement personnel, même s’il comprend des qualités, il est aussi composé de limitations.

« Nous avons tellement peur de revivre la douleur associée à chaque blessure que nous évitons par tous les moyens de nous avouer que si nous vivons du rejet, c’est parce que nous nous rejetons nous-mêmes. Ceux qui nous rejettent sont dans notre vie pour nous montrer à quel degré nous nous rejetons nous-mêmes. » (1) Cette citation concernant la blessure du « rejet » est valable pour chacune des blessures.

Le rejet

Celui qui souffre de rejet alimente sa blessure chaque fois qu’il se traite de nul, de bon à rien, de ne faire aucune différence dans la vie des autres et chaque fois qu’il fuit une situation.

Il porte le masque du « fuyant », dont la plus grande peur est la panique. Cela nécessite se s’enfuir avent de paniquer.

L’abandon

Celui qui souffre d’abandon alimente sa blessure chaque fois qu’il abandonne un projet qui lui tenait à cœur, qu’il se laisse tomber, qu’il ne s’occupe pas assez de lui-même et qu’il ne se donne pas l’attention dont il a besoin. Il fait peur aux autres en s’accrochant trop à eux et s’arrange ainsi pour les perdre et se retrouver à nouveau seul. Il fait beaucoup souffrir son corps, se créant des maladies pour attirer l’attention.

Il porte le masque du « dépendant ».

Sa plus grande peur est la solitude, et donc il s’arrange pour ne pas être seule, ou s’occupe pour endormir la solitude.

L’humiliation

Celui qui souffre d’humiliation alimente sa blessure chaque fois qu’il se rabaisse, qu’il se compare aux autres en se diminuant et qu’il s’accuse d’être gros, pas bon, sans volonté, profiteur, etc. Il s’humilie en portant des vêtements qui désavantagent et en les salissant. Il fait souffrir son corps en lui donnant trop de nourriture à digérer et à assimiler. Il se fait souffrir en prenant sur lui les responsabilités des autres, ce qui le prive de sa liberté et de temps pour lui-même.

Il porte le masque du « masochiste ».

Sa plus grande peur est la liberté, et il a tendance à tout faire pour l’autre sans qu’on lui demande.

La trahison

Celui qui souffre de trahison alimente sa blessure en se mentant, en se faisant croire des choses fausses et en ne tenant pas ses engagements envers lui-même. Il se punit en faisant tout lui-même par ce qu’il ne fait pas confiance aux autres et qu’il ne délègue pas. Ou lorsqu’il délègue, il est tellement occupé à vérifier ce que les autres font qu’il se prive de bons temps pour lui-même.

Il porte le masque du « contrôlant ».

Sa plus grande peur est la séparation, et peut créer des problèmes pour ne plus avoir à parler à une personne, ou provoquer la séparation pour ne pas se faire quitter.

L’injustice

Celui qui souffre d’injustice alimente sa blessure en étant beaucoup trop exigeant envers lui-même. Il ne respecte pas ses limites et se fait vivre beaucoup de stress. Il est injuste envers lui-même car il se critique et a de la difficulté à voir ses qualités et ce qu’il fait de bien. Il souffre quand il voit que ce qui n’est pas fait ou seulement l’erreur qui a été commise. Il se fait souffrir en ayant de la difficulté à se faire plaisir.

Il porte le masque du « rigide ».

Sa plus grande peur est la froideur. Il se considère comme chaleureux et fait tout pour maintenir l’harmonie.

Il est parfois difficile pour certaines personnes de verbaliser, de reconnaître et de prendre conscience d’une ou plusieurs blessures les concernant.

Pourtant il me semble important de comprendre que ce sont ces blessures du passé qui exercent une influence sur nos difficultés d’aujourd’hui.

Comme dit Lise Bourbeau :« (…) il est important de te souvenir que ce n’est pas ce que tu vis qui te fait souffrir, mais bien ta réaction à ce que tu vis à cause de tes blessures non guéries. » (1)

Pour découvrir ses blessures de l’âme, il existe un questionnaire qui permet de verbaliser et à prendre conscience des différentes blessures.

J’ai fait un article entièrement consacré à ce questionnaire : connaître ses blessures du passé

Guérir ses blessures de l'âme pour les dépasser

Lise Bourbeau décrit 4 étapes de guérison des blessures de l’âme :

1ère étape : devenir conscient du masque que tu portes
2ème étape : accepter la révolte face à la douleur, savoir que c’est normal de résister et d’accepter les choses qu’on n’aime pas, et que l’on découvre à l’intérieur de soi
3ème étape : se donner le droit d’avoir souffert, d’en avoir voulu à l’un de ses parents, avoir de la compassion pour l’enfant qu’on a été et pour la souffrance de nos parents
4ème étape : redevenir soi-même, accepter les expériences et ce qu’elles nous apprennent, vivre dans l’amour de soi

Pour chaque blessure, il y a des moyens communs et différents pour avancer à vers la guérison :

Pour chacune d’elle, le premier pas est dans la prise de conscience et l’acception de ses blessures, et de son masque. Avec cette compréhension et cette connaissance de soi-même, il est plus facile de faire le second pas vers le pardon : se pardonner, et pardonner aux autres… pas dans le sens judéo-chrétien du terme qui laisse à penser « tendre l’autre joue », mais faire le choix de guérir son cœur, afin d’arrêter de souffrir pour une faute commise par un autre.

Ensuite, pour chaque blessure, se guérir des conséquences négatives et laisser s’exprimer les forces qui sont les bénéfices secondaires, l’apprentissage de ces expériences :

Pour le rejet, en affrontant sa peur et en cessant de fuir, en osant prendre sa place et s’affirmer. Les forces qui peuvent s’exprimer sont la créativité, l’endurance, l’efficacité, la réactivité, et la capacité à travailler seul et être heureux par soi-même.
Pour l’abandon, en apprivoisant la solitude, et faisant grandir sa confiance en soi et en se libérant de l’attention des autres. Les forces qui peuvent s’exprimer sont la ténacité, la persévérance et la détermination, l’habileté, la joie , l’empathie, avec une capacité à la comédie, le talent artistique.
Pour l’humiliation, en faisant passer ses propres besoins avent ceux des autres, et en allégeant sa charge sur les épaules. Les forces qui peuvent s’exprimer sont l’audace, le goût pour l’aventure, la générosité, la joie, l’altruisme, la sensualité, la capacité à respecter ses besoins, et à dédramatiser
Pour la trahison, en gérant sa colère, en lâchant prise pour laisser les autres prendre leur place. Les forces qui peuvent s’exprimer sont l’assurance des leaders, le talent, la capacité à déléguer, à capter les talents, à gérer plusieurs choses à la fois, le lâcher-prise.
Pour l’injustice, en se donnant un droit à l’erreur et en libérant ses émotions. Les forces qui peuvent s’exprimer sont la créativité, énergie, la précision, la sensibilité, l’enthousiasme et le dynamisme, l’autonomie pour faire face aux difficultés.

Après la prise de conscience des blessures de ses fonctionnements et de ses dysfonctionnements il existe plusieurs techniques en hypnose qui permettent de soigner les blessures de l’âme

C’est intéressant d’être accompagné pour guérir ses blessures du passé afin de se connaître, se comprendre, et avancer sur un chemin qui convient parfaitement à l’épanouissement et au développement personnel.

Je propose souvent à mes clientes de rencontrer leur enfant intérieur afin de soigner les blessures du passé. Vous trouverez plus d’infos sur ce sujet dans cet article : Prendre soin de son enfant intérieur

Si vous souhaitez vous aussi faire cette merveilleuse rencontre puissante et libératrice, je peux vous accompagner, en cabinet sur le bassin d’Arcachon ou en visio. Plus de la moitié de mes séances qui se déroulent en visio, c’est aussi efficace et sécurisé.

(1) Lise Bourbeau, Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même , éditions E.T.C., 2000